Chemin de croix

Pendant ce temps de Carême, nous vous proposons de méditer les stations du chemin de la croix. Elles seront ajoutées au fil des semaines. 

I. Jésus est condamné à mort pour nous convier à la vie

Tu es condamné. Ceux qui veulent ta mort ne veulent pas te tuer… Celui qui te livre aux bourreaux ne veut pas ta mort… Un procès qui n’en est pas un. Tu te donnes, t’abandonnes. La veille au soir tu avais été pris d’angoisse, ta sueur était de sang. Tu savais ce qu’il te serait fait. Tu te donnes, t’abandonnes. Ton Père veut-il le mal, la souffrance, la mort ? Non, il les subit avec toi. Il ne veut pas le mal, il veut révéler son amour infini. Quelle folie ! Folie d’amour de Dieu pour contrer la folie cruelle de l’homme.

Oserai-je suivre Jésus sur ce chemin pour percer ce mystère d’amour ?
Pendant ce Carême, comment lui montrer mon désir de vivre avec lui ce chemin ?
Comment manifester à Dieu que moi aussi, je veux m’abandonner à sa volonté ?

II. Jésus est chargé de sa croix

Le bois, Jésus, tu connais ! Combien de fois ne t’es-tu pas blessé les mains au contact de cette matière rugueuse ? Les échardes ont souvent arrachées ta peau quand tu portais les poutres. Tu portais le bois… Une dernière fois, tu portes le bois… Le bois qui le portera. Et, malgré tout, tu l’aimes cette croix ! C’est par elle que tu sauveras le monde, que tu l’élèveras vers ton Père. Comme le bois qui purifiait l’eau dans le désert pour ton peuple assoiffé (Ex 15,25), par le bois de ta croix tu nous purifies du péché pour que nous vivions d’une vie nouvelle.

Est-ce que j’ai déjà fait l’expérience que mes difficultés, mes croix peuvent m’élever plus haut, m’aider à avancer ?
Est-ce que j’accepte les croix qui se présentent dans ma vie ?

III. Jésus tombe sous le poids de sa croix

Ton corps est meurtri, brisé, à bout… suite à ta nuit de souffrances, à la flagellation. Déjà, elle aurait pu t’être fatale. Tu es couvert de plaies, tu es si faible. La croix est si lourde, elle ravive encore la douleur de tes blessures.  Et voilà que tu trébuches. Tes bureaux te viendraient-ils en aide ? Ils t’insultent de plus belle. Mais tu veux aller jusqu’au bout pour nous et tu iras jusqu’au bout.

M’est-il facile de persévérer dans les difficultés ?
Qu’est-ce qui peut m’y aider ?
Qui peut m’y aider ?

IV. Jésus rencontre sa sainte Mère

Que vous dites-vous ? Vous parlez-vous ? Surement un regard suffit. Les mots seraient de trop, ne diraient que trop peu. Seul le silence dit tout entre le Fils et celle qui garde toute chose dans son cœur. Cela la dépasse, elle te laisse aller, pour poursuivre ton chemin de douleur. Elle te laisse aller même si son cœur en est transpercé. Syméon le lui avait dit alors qu’elle te présentait au Temple : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive » (Lc 2, 34-35).

Est-ce que je laisse de la place au silence dans ma vie ?
Ce Carême n’est-il pas le moment de retrouver des espaces de silence? C’est là que Dieu veux me rejoindre !

V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix

Tu te laisses aider par Simon. Dieu n’a pas besoin de l’homme pour être Dieu. Il est Celui qui est. Mais toi, Jésus, Dieu fait homme, tu acceptes l’aide que Simon vient t’apporter. Te ne dit pas que tu dois sauver le monde tout seul ! Tu accueilles l’aide de l’homme pour sauver l’humanité. Qu’elle est grande ton humilité… l’humilité de Dieu !

Est-ce que je laisse facilement les autres m’offrir de l’aide ?
Quels petits efforts concrets d’humilité pourrai-je faire ?

VI. Véronique essuie la face de Jésus

Agitation, mépris… Et au milieu de tout cela Véronique est là, elle t’offre un peu de douceur, de tendresse, à toi le Christ rejeté. Et par un geste d’un seul petit instant, elle reçoit une récompense d’éternité : ton visage reste marqué sur le tissu et sans doute son amour, dans ton cœur.  Elle ose se risquer, elle s’engage pour toi qui es objet du mépris de tous. Sans peur de leur regard… sans peur des représailles… Contemplons Véronique, elle nous apprendra son secret. 

Est-ce que je sais manifester un geste de réconfort à ceux qui sont malmenés ? 
Est-ce que j’ose m’engager pour mes frères, pour l’Eglise, pour Dieu ?
Comment le faire davantage ?

VII. Jésus tombe pour la seconde fois 

Vas-tu avoir la force de poursuivre ? Qu’est-ce qui te relève une deuxième fois ? Ton désir d’aller au bout, plus loin, d’aller au but. Ton désir de sauver les pécheurs que nous sommes, de révéler l’amour dont Dieu veut nous aimer… Et tu penses à tous ceux qui, comme toi, sont méprisées, torturés. C’est pour eux que tu te relèves… Et tu vois, ceux qui te torturent ainsi, c’est pour eux aussi que tu te relèves encore… Pour la conversion des bourreaux de tous les temps. Oui d’avance, tu as vécu cela pour les conduire au Père.

Est-ce que je me laisse être sauvé par Dieu? Suis-je conscient qu’il  m’a racheté ?
Aurai-je le courage de le rencontrer dans le sacrement de la réconciliation pour reconnaître mes torts et accueillir son amour ?
Comment avancer vers la réconciliation avec les personnes à qui je n’ai pas encore pardonné ?

VIII. Jésus console les filles de Jérusalem

Tu rencontres les filles de Jérusalem, et dans cet instant, tu es tout à elles. Tu ne te préoccupes pas de tes douleurs, de ta mort prochaine…  Tu ne tournes pas autour de toi-même. Tu es tout aux autres. C’est ce que déjà, tu as vécu tout au long de ta vie : « Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux… » (Jn 17,12) C’est le chemin que tu nous montres. « M’oublier entièrement », c’était la résolution de Ste Léonie Aviat.

Dans quelles circonstances m’est-il facile de m’oublier pour les autres ?
Dans quelles autres dois-je faire plus d’efforts ?

IX. Jésus tombe pour la troisième fois 

Tu es par terre, de nouveau, tu es au contact de la glaise d’où l’homme a été tiré. Nouvel Adam, tu te soulèves du sol poussiéreux. Tu assumes ton humanité jusqu’à la fin. Tu te soulèves du sol pour être élever sur une croix. Comme le serpent élever de terre dans le désert.  Et avec toi, tu nous entraînes, tu nous extirpes de la boue de notre péché, pour nous élever vers Dieu. Tu l’as dit : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » (Jn 3, 14-15)

Est-ce que j’ai déjà fait l’expérience que mes difficultés, mes croix peuvent m’élever plus haut, m’aider à avancer ?
Est-ce que j’accepte les croix qui se présentent dans ma vie ?

X. Jésus est dépouillé de ses vêtements

Voilà qu’ils te déshabillent ! Lorsque Adam et Eve se sont détournés de Dieu, ils ont reconnu leur nudité et se sont cachés aux yeux de leur Créateur. Bêtise qui montre combien la confiance avec Dieu était réduite à rien ! Pourtant, Dieu, dans sa bonté, leur avait alors lui-même fait des tuniques de peau pour les en revêtir (Cf. Gn 3, 21). Dieu a habillé l’homme, l’homme lui, déshabille son Dieu ! S’ils avaient su ce qu’ils faisaient ! Et en plus ils se partageront tes vêtements, ils n’ont que cela à penser…

Est-ce que je sais reconnaître les biens que Dieu nous donne, dans la création, les événements, les rencontres…
Est-ce que je sais lui rendre grâce ? Comment lui manifester ma gratitude ?

XI. Jésus est cloué sur la croix

Le marteau… son bruit résonnait déjà dans la petite maison de Nazareth, alors que tu étais enfant et que Joseph travaillait à l’atelier. Le marteau… de nouveau son martèlement se fait entendre. Ton sang, ta chair, se mélangent au bois de la croix. Tu n’es plus que douleur. La divinité, la pureté, l’innocence sont mêlés à la cruauté, à la violence, au péché… pour les racheter. La croix à laquelle tu te lies est une croix de mort. Celle à laquelle tu nous convies à nous lier avec toi est désormais une croix glorieuse, de vie et de résurrection.

Ai-je déjà réalisé que mes souffrances offertes avec celles de Jésus contribuent à racheter le monde ?
Quels moyens concrets pourrais-je prendre pour vivre dans une plus grande communion avec Jésus qui a tout donné pour nous ?  

XII. Jésus meurt sur la croix

Marie est là debout. Au pied de la croix, courageuse, elle ne voit rien de glorieux, rien des promesses de l’Annonciation… Au contraire, elle te voit mourir comme le dernier des derniers, de la mort la plus abjecte de ce temps. Saint Jean est là aussi souffrant avec son Seigneur. Seul disciple à ne pas être mort martyr. Mais dans son cœur il est crucifié avec toi. Tu les confies l’un à l’autre pour que dans l’Eglise qui naît ainsi, chacun prenne soin des autres.

Est-ce que j’ai conscience de la beauté de l’Eglise, Corps du Christ ?
Qu’est-ce qui me la fait aimer ?
Qu’est-ce qui m’en éloigne ?
Pourquoi ne pas chercher à mieux la connaître ?

XIII. Jésus est déposé de la croix et remis à sa mère

Tu es déposé dans les bras de ta Mère, elle reçoit ton corps brisé, sans vie. Elle se revoit berçant l’enfant de la crèche. Du début de la vie, jusqu’à la fin, elle est là, présente. Elle demeure mère. Marie est Mère jusqu’au bout.  Elle te donne au monde une ultime fois. Dès le début, elle le savait, tu n’étais pas à elle, ni pour elle. Déjà elle te présentait aux bergers, aux mages… Marie reçoit ton corps, le Corps du Christ, elle reçoit l’Eglise. Tu étais et tu es à tous les hommes, à toute l’humanité. Et elle, est Mère de tous les hommes, de toute l’humanité.

Pour moi, la vie est-elle précieuse?
De son tout début jusqu’à sa remise en Dieu ?
Est-ce que j’aime prier Marie, ma Mère du ciel , qui m’accompagne sur ma route vers Jésus ?

XIV. Jésus est mis au tombeau

Marie, femme juive tient dans sa main la lumière du Sabbat… lumière de la foi. Ce qu’elle a vécu, ce que l’ange lui a dit lors de l’Annonciation, ce que Dieu a mis en elle… Elle ne peut l’oublier, elle ne peut ne plus y croire. Elle a vécu dans sa chair déjà, l’impossible de de Dieu. Elle ne sait pas comment cela va se passer, mais elle en est certaine : Dieu n’a pas dit son dernier mot. Entre ténèbres et lumière, ce samedi qui arrive sera jour d’attente pour Marie. Attente chargée d’espérance.

Ai-je déjà fait l’expérience d’une situation où tout semblait perdu et qui finalement a pu s’arranger ?
Est-ce que je suis facilement résigné face à ces situations ?
Qu’est-ce qui m’aide à garder l’espérance ?